HANS BALDUNG GRIEN

LA PEINTURE À LA FIN DU MOYEN-ÂGE

Si l’on exclut les arts précieux des orfèvres, la peinture à la fin du Moyen Âge peut se répartir en deux grandes catégories :

  • la peinture de chevalet
  • la peinture murale

La peinture de chevalet utilise le bois comme support principal. La toile qui s’impose au cours du XVIe siècle ne fut utilisée qu’à partir du XVe siècle.

Le support est d’abord recouvert d’un enduit (généralement blanc) avant que l’artiste n’y peigne son oeuvre. Parfois, mais ce n’est pas systématique, l’oeuvre a été d’abord dessinée avant d’être peinte. Enfin, elle peut être recouverte d’un vernis.

Les couleurs qu’emploie le peintre sont composées d’un pigment et d’un liant. Si ce liant est composé d’eau additionnée de colle ou de gomme, on parle de peinture à la détrempeLa peinture a tempera utilise un liant fait d’eau et d’oeuf. Enfin, à partir du XVe siècle la technique de la peinture à l’huile se perfectionne grandement.

La peinture murale peut se pratiquer sur un mur sec. On parle alors de peinture a secco. Cette dernière permet l’emploi des mêmes techniques que la peinture de chevalet.

Le terme de fresque désigne une technique de peinture particulière. Diluées à l’eau, les couleurs sont appliquées sur un mur recouvert d’un enduit frais. On parle donc de peinture a fresco.

Les étapes de la peinture a fresco
Tout d’abord, le mur est recouvert d’un enduit rugueux,l’arricciosur lequel peut être ensuite tracé un dessin préparatoire. Cela fait, le peintre et ses aides recouvrent une petite partie du mur d’un enduit fin,l’intonacosur lequel l’artiste doit aussitôt peindre une partie de son oeuvre.
Cette technique permet aux couleurs d’imprégner profondément l’enduit frais – la fresque est donc d’une très grande solidité – mais la peinture a fresco nécessite une grande maîtrise car la zone recouverte d’intonaco doit être peinte dans la journée. C’est la raison pour laquelle on appelle giornataà la fois la zone préparée pour être peinte dans la journée mais également le travail effectué dans cette même journée. Passé ce délai, l’enduit sèche et ne peut plus fixer les couleurs. Enfin, on désigne par le terme decalcinla mince couche transparente qui se forme à la surface de la fresque. Cette dernière – qui fixe définitivement les pigments – résulte de la carbonation du mortier de chaux.

LE RETABLE

Le retable, du latin retro tabulam ou tabula de retro, est un ornement qui prend place à l'arrière de l'autel. Un retable peut être en métal, en ivoire, en bois, en pierre, en marbre ou en émail. Il peut être peint, sculpté, ou les deux à la fois. Un retable se compose d’un panneau unique ou d’un ensemble de panneaux. On parle ainsi de diptyque, de triptyque ou de polyptique selon qu’il a deux, trois ou plus de trois panneaux. Les panneaux latéraux peuvent être fixes ou bien mobiles. Dans ce dernier cas, le jeu d'ouverture et de fermeture des panneaux suivait le cycle de l'année liturgique. Par ailleurs, le panneaux central peut surmonter une prédelle et être lui-même coiffé d’un couronnement. En italien, le terme pala désigne à partir du XVe siècle un grand panneau d’autel non compartimenté et à image unifiée.

Développement
Le retable est apparu au Moyen Âge (vers le XIe siècle).
D’abord sculpté, il fut de plus en plus peint à partir du XIVe siècle. À partir du XVIe siècle, le retable tend à se réduire à un unique panneau peint avant que le baroque ne redonne à la sculpture une place centrale.

UN TRIPTYQUE : LE RETABLE D'ISSENHEIM, CONSERVE AU MUSÉE D'UNTERLINDEN, A COLMAR